Hausse légère du pétrole, le marché circonspect face à Trump

22/01/2025
AFP

Le marché pétrolier continue d'évaluer avec prudence les effets des décrets de Donald Trump sur l'énergie, qui visent à produire davantage d'énergies fossiles, le cours de l'or noir étant porté mercredi par les conséquences d'une tempête hivernale au Texas et en Floride.

Les opérateurs peinent à quantifier l'impact des nouvelles mesures du président américain, susceptibles de faire évoluer les cours autant à la hausse qu'à la baisse.

D'un côté, elles "pourraient faire des États-Unis un exportateur net d'énergie", ce qui encouragerait des cours moins élevés, explique Dilin Wu, du courtier Pepperstone.

De l'autre, les entreprises pétrolières devront s'assurer "que les prix restent rentables" avant d'intensifier leur production pour atteindre les objectifs de la nouvelle administration américaine, rappelle Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.

Vers 10H35 GMT (11H35 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, n'augmentait que légèrement, à 0,44% à 79,64 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, prenait 0,49% à 76,20 dollars.

Une hausse qui semble avant tout liée à la tempête hivernale qui frappe le Texas et la Floride, à même de "perturber les exportations américaines de gaz naturel et peut-être aussi la production et les exportations américaines de pétrole", explique Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.

Le décret sur l'énergie signé par Donald Trump au premier jour de son mandat - nommé "libérer l'énergie américaine" - vise à "encourager la prospection et la production d'énergie" sur le territoire pour "qu'une offre abondante d'énergie fiable soit facilement accessible" partout en Amérique.

Pour tenir ses promesses, "Trump cherchera à acheter environ 300 millions de barils sur le marché" pour remplir les réserves stratégiques du pays, d'une capacité disponible d'un peu plus de 700 millions de barils, ce qui fera monter les cours, estiment les analystes de DNB.

L'effet de la sortie des Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat, enclenchée lundi, reste lui aussi à évaluer.

Selon Artem Abramov, de Rystad Energy, l'abandon des projets renouvelables en cours est peu probable, mais le risque est plus élevé pour les projets éoliens qui "ont obtenu les autorisations nécessaires mais n'ont pas encore pris de décision d'investissement".

L'analyste pense qu'à court terme, les renouvelables ne seront pas massivement touchés mais note que "certains termes du décret" de Trump "sont sujets à interprétation".