Iran/Pétrole: "impact sur les prix à la pompe très limité", selon l'Ufip

23/06/2025
AFP

Les frappes américaines contre les sites nucléaires iraniens, qui font redouter une escalade au Moyen-Orient, auront "un impact sur les prix à la pompe très limité", "cette semaine" mais aussi "jusqu'à l'été", a estimé lundi sur RMC Olivier Gantois, patron de l'Ufip, le syndicat français des entreprises pétrolières.

Téhéran a menacé clairement les Etats-Unis de représailles dimanche, avec le risque d'une escalade hors de contrôle au Moyen-Orient, après des frappes américaines qui ont permis, selon Washington, de détruire le programme nucléaire iranien.

Les développements du week-end ont ravivé la crainte du pire scénario possible pour le marché pétrolier: la fermeture du détroit d'Ormuz, au large des côtes iraniennes, par lequel transite un cinquième de la production mondiale de pétrole. Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a mis l'Iran en garde contre la tentation de bloquer ce détroit.

Lundi en Asie, les cours du pétrole se sont envolés de presque 6% avant de tempérer leur hausse.

"Je ne suis pas inquiet parce que ça fait des années qu'on constate qu'aucune des puissances de la région, ni l'Arabie saoudite, ni même d'ailleurs ailleurs les Etats-Unis, la Chine, la Russie, ne souhaitent que les conflits dégénèrent en conflit pétrolier", a déclaré M. Gantois.

Selon lui, "les marchés pétroliers ne croient pas dans un problème d'approvisionnement". "Je pense que le blocage n'aura pas lieu, personne ne le souhaite, aucune des grandes puissances de la région ne le souhaite", a-t-il résumé.

"Les attaques de la nuit dernière, et donc la réaction des marchés pétroliers, aura un impact sur les prix à la pompe très limité cette semaine", a jugé le président de l'Union française des industries pétrolières.

"Je pense que les prix qu'on a actuellement vont rester stables jusqu'à l'été [...] On pourrait très bien avoir des marchés qui restent à ces niveaux-là malgré les conflits militaires au Moyen-Orient", a-t-il encore déclaré.

"L'Iran produit trois millions de barils par jour, il en consomme la moitié, il en exporte la moitié, ils passent tous par" le détroit d'Ormuz, "ainsi que la plupart des exportations des pays voisins. L'Iran dépend économiquement de ces flux pétroliers", a également souligné le président de l'Ufip.