Iran/Pétrole: "impact sur les prix à la pompe très limité", selon l'Ufip

23/06/2025
AFP

Les frappes américaines contre les sites nucléaires iraniens, qui font redouter une escalade au Moyen-Orient, auront "un impact sur les prix à la pompe très limité", "cette semaine" mais aussi "jusqu'à l'été", a estimé lundi sur RMC Olivier Gantois, patron de l'Ufip, le syndicat français des entreprises pétrolières.

Téhéran a menacé clairement les Etats-Unis de représailles dimanche, avec le risque d'une escalade hors de contrôle au Moyen-Orient, après des frappes américaines qui ont permis, selon Washington, de détruire le programme nucléaire iranien.

Les développements du week-end ont ravivé la crainte du pire scénario possible pour le marché pétrolier: la fermeture du détroit d'Ormuz, au large des côtes iraniennes, par lequel transite un cinquième de la production mondiale de pétrole. Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a mis l'Iran en garde contre la tentation de bloquer ce détroit.

Lundi en Asie, les cours du pétrole se sont envolés de presque 6% avant de tempérer leur hausse.

A la pompe, dans les stations-service françaises, le prix moyen TTC du litre de super SP95-E10 était en moyenne de 1,699 euro vendredi, en hausse de 2,9 centimes d'euro par rapport à la semaine précédente quand avait débuté l'offensive d'Israël sur l'Iran, alors que dans le même temps, le prix TTC du litre de gazole a grimpé de 8,3 centimes à 1,64 euro en moyenne, selon les derniers chiffres du gouvernement publiés lundi.

"Si l'essence a moins augmenté c'est parce qu'elle était très chère depuis quelques semaines à cause de la consommation américaine", dopée à l'approche des grands trajets des vacances d'été, a précisé M. Gantois à l'AFP.

La hausse observée sur le gazole, conséquence d'une hausse de 10 dollars du prix du baril, reste "relativement limitée", a-t-il estimé.

Il souligne que le prix du baril revient dans une fourchette comprise entre 75 et 85 dollars, où il se situait jusqu'en mars dernier, avant l'annonce par l'administration américaine de la hausse des droits de douanes.

"C'est comme si les 10 dollars que le marché avait perdus début avril avaient été regagnés le 13 juin, suite à l'attaque d'Israël sur l'Iran", a commenté M. Gantois, signe selon lui que les marchés pétroliers "ne croient pas dans un problème majeur d'approvisionnement pétrolier au niveau mondial".

Les frappes aériennes des Etats-Unis pourraient se traduire cette semaine par une nouvelle hausse de "un ou deux centimes" à la pompe, conséquence de la montée du baril de brut de deux dollars supplémentaires, a ajouté M. Gantois.

"Je pense que les prix qu'on a actuellement vont rester stables jusqu'à l'été [...]. On pourrait très bien avoir des marchés qui restent à ces niveaux-là malgré les conflits militaires au Moyen-Orient", a-t-il encore déclaré sur RMC.

"L'Iran produit trois millions de barils par jour, il en consomme la moitié, il en exporte la moitié, ils passent tous par" le détroit d'Ormuz, "ainsi que la plupart des exportations des pays voisins. L'Iran dépend économiquement de ces flux pétroliers", a également souligné le président de l'Ufip.