L'effet des sanctions américaines contre la Russie fait légèrement remonter le pétrole
Les cours du pétrole remontent légèrement jeudi, après cinq séances consécutives de baisse, poussées par l'effet des sanctions américaines contre la Russie qui commencent à se faire ressentir sur le marché physique de l'or noir.
Vers 15H45 GMT (16H45 à Paris) le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, prenait 0,47% à 79,37 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, gagnait 0,40% à 75,74 dollars.
"Les sanctions de Biden ont clairement des effets sur le marché physique", explique Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB, indiquant par exemple que "le raffineur indien Bharat aurait du mal à obtenir du brut russe pour livraison en mars".
Conséquence: les acheteurs du pétrole russe, tels que l'Inde, la Chine et la Turquie, se tournent désormais vers les producteurs du Moyen-Orient.
Le pétrole du Moyen-Orient, le "Dubai", se négocie avec "la plus forte prime par rapport à la référence mondiale Brent depuis des années", selon le média Bloomberg, ce qui prouve une demande particulièrement forte pour cette variété de brut en ce moment.
Mais l'incertitude liée aux annonces de Donald Trump continue de peser sur les marchés pétroliers, et les opérateurs de marché sont "redevenus prudents ces derniers jours", souligne Ole Hansen, analyste chez Saxobank.
Alors que les Etats-Unis sont déjà le premier producteur de brut au monde, le président américain entend accroître la production de pétrole et de gaz pour "remplir les réserves stratégiques" et "exporter l'énergie américaine dans le monde entier", a-t-il précisé.
Le nouveau président américain a notamment levé les restrictions sur les projets pétroliers en Alaska tout en révoquant les objectifs en matière d'énergie verte de l'administration Biden.
En augmentant la production américaine de pétrole, Donald Trump espère faire baisser les prix de l'énergie pour lutter contre l'inflation et augmenter le pouvoir d'achat des Américains.
Cependant, "M. Trump a laissé entendre qu'il cesserait d'acheter du pétrole vénézuélien", explique Tamas Varga, analyste chez PVM, rappelant au marché les menaces de sanctions sur l'Iran et du Venezuela qui pourraient retirer 1,7 million de barils par jour sur le marché selon certains analystes.