La laborieuse reprise économique de la Chine pèse sur le brut

31/05/2023
AFP

Les prix du pétrole poursuivaient leur baisse des dernières séances mercredi, minés par des données économiques décevantes venant de Chine, laissant craindre pour la demande du pays, à quelques jours d'une nouvelle réunion des pays exportateurs de l'Opep+.

Vers 10H30 GMT (12H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juillet, dont c'est le dernier jour de cotation, perdait 2,53% à 71,68 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, abandonnait 2,74% à 67,56 dollars.

"Les investisseurs sont nerveux quant à la demande future, un sentiment exacerbé par les données décevantes" sur l'activité en Chine "publiées la nuit dernière", commente Ricardo Evangelista, analyste de ActivTrades.

L'activité manufacturière en Chine a connu en mai un repli pour le deuxième mois consécutif, selon des données publiées mercredi, alors que les analystes tablaient sur une hausse.

L'indicateur d'activité non-manufacturier, qui inclut notamment les services, a lui aussi baissé en mai, confirmant une reprise économique post Covid-19 beaucoup plus laborieuse que prévu.

Par ailleurs, les investisseurs attendent la prochaine réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (Opep+) dimanche, pour un éventuel ajustement de leur niveau de production d'or noir.

"L'Arabie saoudite et la Russie ont envoyé des signaux contradictoires ces derniers temps, mais devraient malgré tout présenter un front uni au moment de la prise de décision", avance Stephen Brennock, de PVM Energy.

Les analystes s'attendent au maintien du statu quo, même si "le groupe de producteurs pourrait être tenté d'annoncer une nouvelle série de réductions de l'offre, compte tenu de la dernière baisse des prix", poursuit M. Brennock.

Certains membres de l'alliance avaient annoncé des réductions volontaires de leur production début avril, faisant grimper les cours du brut.

Ces coupes, effectives dès mai jusqu'à la fin de l'année 2023, avaient été interprétées par de nombreux analystes comme une volonté de l'alliance de défendre un baril de Brent au-dessus des 80 dollars.

Mais depuis début avril, le Brent a perdu plus de 16% et le WTI plus de 15%, affectés par les craintes croissantes de récession mondiale et de demande plus faible.