La perspective de droits de douane de Trump fait baisser le pétrole

29/01/2025
AFP

La probabilité grandissante de l'instauration imminente de droits de douane aux États-Unis fait tomber les cours du pétrole mercredi, une dynamique renforcée par une plus forte progression que prévu des réserves de brut américaines la semaine dernière.

Interrogée mardi par la presse sur la question des droits de douane que Donald Trump menace d'appliquer aux produits en provenance de ses voisins en dépit de l'accord commercial qui les lie, la nouvelle porte-parole de la Maison-Blanche Karoline Leavitt a confirmé la volonté du président américain de les appliquer dès le 1er février.

Dès samedi, des surtaxes de 25% pourraient ainsi s'appliquer aux produits venus du Mexique, mais aussi du Canada.

Ces éventuelles taxes supplémentaires "suscitent des inquiétudes" quant à leurs "effets sur la demande mondiale de matières premières", affirme John Plassard, analyste chez Mirabaud, ce qui plombe les prix du baril de brut.

Les États-Unis sont le premier producteur de pétrole au monde, avec près de 13 millions de barils par jour qui sortent de terre, mais le pays reste dépendant de ses importations.

Le pays à la feuille d'érable est de loin le premier fournisseur étranger d'or noir des États-Unis, y exportant près de quatre millions de barils par jour.

Vers 16H50 GMT (17H50 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, perdait 0,22% à 77,32 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, baisse de 0,50% à 73,40 dollars.

Par ailleurs, selon des informations de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) mercredi, les stocks de pétrole ont progressé de 3,5 millions de barils durant la semaine achevée le 24 janvier, davantage que la hausse d'environ 2,2 millions sur laquelle tablaient les analystes.

Les opérateurs attendent également la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) lundi prochain, à l'occasion d'un comité ministériel conjoint de suivi (JMMC).

La semaine dernière, Donald Trump a demandé au cartel, en visant notamment l'Arabie saoudite, de faire baisser les prix du pétrole en augmentant sa production.

Facteur supplémentaire de baisse des prix: selon certains analystes, l'alliance pourrait être plus encline à ne pas repousser de nouveau la réintroduction des 2,2 millions de barils de réductions de production consenties par huit des pays membres (dont l'Arabie saoudite et la Russie).

De son côté, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne du gaz, s'échange à 51,25 euros le mégawattheure (MWh) après avoir atteint les 51,37 euros, un plus haut depuis octobre 2023.

Le prix du gaz européen, déjà porté par une demande mondiale en hausse et des réserves plus restreintes que les années précédentes en Europe, a bondi mercredi à cause de perturbations des opérations dans plusieurs champs gaziers en Norvège gérés par l'opérateur norvégien Gassco, selon des informations de Bloomberg.