Le pétrole attend l'investiture de Trump pour choisir une direction
Les cours du pétrole se stabilisent en légère hausse vendredi, avec des prix toujours poussés par des facteurs haussiers, mais l'investiture lundi de Donald Trump laisse les opérateurs incertains quant à la direction à donner au marché.
Vers 10H00 GMT (11H00 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, prenait 0,31% à 81,54 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en février, gagnait 0,44% à 79,03 dollars.
"Le marché incorpore encore les implications des récentes sanctions américaines sur le commerce du pétrole russe", selon Helge André Martinsen et Tobias Ingebrigtsen, analystes chez DNB.
La semaine dernière, le département du Trésor américain a annoncé des mesures contre la Russie, sanctionnant plus de 180 navires ainsi que les grandes compagnies pétrolières russes Gazprom Neft et Surgutneftegas.
"Des pays comme l'Inde et la Chine cherchent déjà à s'approvisionner en pétrole supplémentaire auprès de l'Arabie saoudite pour compenser les pénuries potentielles dues aux sanctions", a relevé John Plassard, analyste chez Mirabaud, ce qui fait grimper les prix de l'or noir depuis l'annonce américaine.
Néanmoins, avec l'investiture de Donald Trump, "tout est possible", a résumé M. Plassard. Les prix sont retombés jeudi, car certains investisseurs ont préféré se retirer du marché avant les premières annonces du nouveau président américain.
Les sujets les plus attendus sur le marché pétrolier sont la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, mais aussi avec le Canada, le maintien ou non des récentes sanctions contre la Russie dans l'optique d'une négociation de paix en Ukraine, et la politique de "pression maximale" contre l'Iran promise par l'administration républicaine.
D'un côté, selon un rapport des analystes de DNB, des sanctions contre l'Iran et le Venezuela pourrait entraîner "la perte d'un volume total de 1,7 million de barils", un scénario dans lequel, si les sanctions contre la Russie sont maintenues, le baril pourrait se situer dans une fourchette de "85 à 95 dollars", évaluent Helge André Martinsen et Tobias Ingebrigtsen.
D'un autre côté, "les droits de douane pourraient perturber les flux commerciaux mondiaux", prévient Han Tan, analyste chez Exinity, dans une note destinée à l'AFP, ce qui provoquerait une baisse de la demande de pétrole et pèserait sur les cours.
L'attention est donc rivée sur des "questions géopolitiques", à tel point que "les chiffres optimistes du PIB chinois pour le quatrième trimestre 2024", facteur favorisant une montée des prix du pétrole, sont "relégués à l'arrière-plan", a souligné Tamas Varga, analyste chez PVM.
pml/zap/er