Le pétrole au plus bas depuis juillet, le gaz se reprend
Les cours du pétrole pliaient mercredi jusqu'à un plus bas en cinq mois, les coupes de production de l'Opep+ peinant à convaincre le marché, quand le gaz se reprenait légèrement.
Vers 12H00 GMT (13H00 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, perdait 0,88% à 76,52 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en janvier, baissait de 0,87% à 71,68 dollars.
"Les investisseurs restent relativement insensibles à l'impact potentiel qu'auront sur le marché les réductions volontaires de production supplémentaires convenues par les membres de l'Opep+", l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés, a relevé Ricardo Evangelista, analyste d'ActivTrades.
Lors de sa réunion ministérielle fin novembre, le groupe a annoncé des réductions volontaires supplémentaires de plusieurs membres, en plus de la prolongation de celles de l'Arabie saoudite et de la Russie (qui a de surcroît approfondi ses coupes).
Ainsi un supplément d'environ 900.000 barils par jour de brut devrait être retiré de la production jusqu'en mars 2024. Il s'ajoutera aux prolongations de coupes déjà anticipées par le marché.
Depuis ces annonces, les deux références mondiales du brut ont pourtant déjà perdu environ 8%.
Pour M. Evangelista, cela "montre que les inquiétudes des marchés se tournent vers la demande, alors que les craintes d'un ralentissement économique gagnent du terrain".
Les investisseurs attendent également la publication de l'état des stocks hebdomadaires commerciaux américains par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) pour la semaine achevée le 1er décembre.
La fédération des professionnels du secteur, l'American Petroleum Institute (API), a estimé mardi que les stocks de brut avaient grimpé d'environ 594.000 barils la semaine dernière, et ceux d'essence de 2,8 millions de barils. Les données de l'API sont réputées toutefois moins fiables que celles de l'EIA.
Les analystes tablent pour leur part sur une baisse de 1,6 million de barils des réserves commerciales de brut, et sur une hausse d'environ 1,34 million de barils d'essence, selon la médiane d'un consensus compilé par Bloomberg.
De son côté, le gaz naturel européen se reprenait mercredi, poussé par le temps froid.
Le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence gazière européenne, montait de 3,5%, évoluant à 39,525 euros le mégawattheure (MWh), peu après avoir toutefois touché un nouveau plus bas en deux mois, à 37,75 euros.
"Une vague de froid continue de dominer en Europe du Nord et de l'Ouest, avec des températures nettement inférieures à la normale en Allemagne, le plus grand consommateur de gaz d'Europe", ont souligné les analystes d'Energi Danmark.
Ils mentionnent cependant des "prévisions météorologiques plus clémentes" à venir et "une offre toujours plus importante" qui pèsent sur les cours.