Le pétrole au plus bas depuis juin, le gaz sous 35 euros

12/12/2023
AFP

La baisse des prix du pétrole s'accélérait mardi, ceux-ci étant plombés par les craintes d'un sur-approvisionnement en brut et les perspectives économiques mondiales moroses, quand le gaz européen poursuivait sa baisse jusqu'à un plus bas en près de trois mois.

Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, perdait 3,68% à 73,23 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en janvier, baissait de 3,84% à 68,58 dollars.

Les deux références mondiales du brut évoluaient ainsi à leur plus bas niveau depuis fin juin.

"Des données [de l'agence Bloomberg] ont révélé que la moyenne hebdomadaire des exportations de brut de la Russie avait atteint des niveaux jamais vus depuis le début du mois de juillet", explique à l'AFP Lukman Otunuga, analyste à FXTM.

En parallèle, "avec une production américaine toujours élevée et des inquiétudes quant à la santé de l'économie chinoise, les perspectives de la demande à court terme semblent incertaines", souligne James Harte, analyste de Tickmill.

Les investisseurs s'inquiètent de l'accélération de la déflation en Chine en novembre, en raison de la baisse des prix de l'énergie et de l'alimentation, selon des données officielles publiées samedi par le Bureau national des statistiques (BES).

Pour Tamas Varga, il s'agit du "signe d'une demande atone de la part de la deuxième économie mondiale".

Les deux références du pétrole ont perdu entre 25 et 28% depuis leurs plus hauts de l'année, atteints fin septembre, lorsque le Brent avait frôlé les 100 dollars le baril.

"L'effondrement" récent des prix "du pétrole a été motivé par des inquiétudes concernant l'offre excédentaire", explique M. Harte.

En parallèle, les cours ont aussi été mis sous pression "par les dernières données sur l'inflation aux États-Unis, qui ont stimulé les attentes concernant le maintien des taux d'intérêt par la Fed (Réserve fédérale américaine) pour une période plus longue", relève M. Otunuga.

Côté gaz naturel européen, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, se repliait, évoluant à 34,675 euros le mégawattheure (MWh) peu après avoir touché 34,505 euros le MWh, son plus bas prix depuis septembre.

"Les prix sont freinés par la perspective d'une période prolongée de températures douces", commente Barbara Lambrecht, analyste de Commerzbank, rappelant que le chauffage est le principal moteur de la demande pendant les mois d'hiver.

"La baisse des prix en Europe est également due à l'espoir que nous n'aurons pas de problèmes pour passer l'hiver" en matière de quantité de gaz, poursuit-elle.