Le pétrole baisse, craignant d'autres hausses de production de l'Opep+

04/06/2025
AFP

Les cours du pétrole sont en baisse mercredi, après des informations de presse selon lesquelles Ryad voudrait gagner davantage de parts de marché via une hausse de la production de l'Opep+, alors que les tensions commerciales continuent de peser.

"L'Arabie saoudite souhaite que l'Opep+ poursuive l'accélération de la hausse de l'offre de pétrole dans les mois à venir", a ainsi avancé l'agence Bloomberg, citant des sources proches du dossier.

Ryad, Moscou et six autres membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+), qui avaient commencé en avril à rouvrir les vannes du pétrole, ont annoncé samedi une nouvelle hausse de production en juillet.

Ils augmentent leurs quotas de 411.000 barils supplémentaires par jour, comme en mai et juin, soit trois fois plus que ce qui était initialement prévu dans leur plan de décembre.

Une nouvelle hausse similaire est pour l'instant attendue pour le mois d'août par les analystes.

Une augmentation plus importante ferait baisser les cours du pétrole, ajoutant de l'offre à un marché qui s'inquiète au sujet de la croissance économique mondiale, à cause de la guerre commerciale menée par le président américain Donald Trump.

Les préoccupations persistantes concernant la croissance mondiale et les tensions commerciales continuent "de peser sur les perspectives de la demande" d'or noir, a souligné Matt Britzman, analyste chez Hargreaves Lansdown.

Le président Trump a doublé les droits de douane américains mercredi sur les importations d'acier et d'aluminium aux Etats-Unis, alors que les négociations de Washington avec plusieurs partenaires se sont tenues dans la journée à Paris.

Vers 15H40 GMT (17H40 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, perdait 1,19%, à 64,85 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juillet, cédait 0,88%, à 62,85 dollars.

Par ailleurs, au Canada, la Saskatchewan et le Manitoba, deux provinces du centre du pays touchées par le pire début de saison des feux depuis des années en raison de la sécheresse, ont déclaré l'état d'urgence il y a quelques jours. Et dans l'Alberta (ouest), des sites pétroliers ont dû être mis à l'arrêt.

Au total, 350.000 barils par jour de production pétrolière canadienne seraient à l'arrêt, soit "environ 7% de la production totale" du pays, a noté Arne Lohmann Rasmussen, analyste chez Global Risk Management.

"Une partie de la production reprend désormais" au Canada, ont signalé les analystes de DNB Carnegie. Mais "nous notons que 462.000 barils quotidiens de production se trouvent à moins de 10 km des incendies", ont-ils prévenu.

pml/zap/er

HARGREAVES LANSDOWN