Le pétrole baisse, lesté par une Fed plus restrictive
Les cours du pétrole ont reculé jeudi, plombés par la position prudente affichée par la Banque centrale américaine (Fed) sur sa politique monétaire à venir, mettant fin à la tendance haussière des jours précédents.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a perdu 0,69%, pour clôturer à 72,88 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) américaine avec échéance en janvier, dont c'est le dernier jour de cotation, a lui lâché 0,95%, à 69,91 dollars.
Le marché est "encore en train de digérer les retombées de la réunion de la Fed de la veille" ainsi que "son intention de ne pas réduire son soutien (...) à l'économie américaine", a commenté auprès de l'AFP John Kilduff, analyste d'Again Capital.
"L'attitude prudente de la Fed, associée à des perspectives de demande faible et à une offre abondante" est un facteur de baisse des prix sur le marché pétrolier, a expliqué pour sa part Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.
Mercredi soir, la Fed a abaissé sans surprise son taux directeur d'un quart de point, mais ses membres ne prévoient plus que deux coups de rabot supplémentaires en 2025, contre quatre en septembre.
La baisse des taux directeurs favorise la croissance et la demande de brut, mais les attentes d'une politique monétaire plus restrictive de la part de la Fed l'année prochaine "ont stimulé le dollar", rappellent les analystes de DNB, comprimant légèrement la demande de pétrole.
Selon John Kilduff, il ne fait "aucun doute" que l'appréciation du dollar pèse sur les cours de l'or noir: une hausse du billet vert rend le prix du pétrole comparativement plus cher, car cette matière première s'échange en dollars sur les marchés.
En outre, le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a estimé jeudi qu'il y avait une "lueur d'espoir" en Syrie après la chute du président Bachar al-Assad, renversé par une coalition conduite par des islamistes radicaux.
"Si ces nouvelles forces syriennes essaient vraiment de rassembler les gens, de maintenir l'unité du pays (...) alors la Syrie aura une chance (...) de ne pas être dominée par un dictateur", a par ailleurs estimé le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken lors d'une émission télévisée sur la chaîne MSNBC.
Ces commentaires "ont atténué certaines des craintes qui se sont manifestées récemment sur le marché", notamment "en ce qui concerne l'Iran (...) et sa capacité à maintenir ses exportations et à contourner les sanctions", a avancé M. Kilduff.