Le pétrole chute de plus de 6% après l'attaque iranienne contre une base militaire américaine

23/06/2025
AFP

Les cours du pétrole dégringolent lundi à l'annonce d'une attaque de missiles iraniens contre la base américaine d'Al-Udeid, située au Qatar.

Vers 18H15 GMT, le baril de WTI américain tombait de 6,51% à 69,01 dollars, revenant aux niveaux auxquels il évoluait avant les premières frappes israéliennes en Iran, le 13 juin.

Le baril de Brent de la mer du Nord, référence mondiale, chutait de 6,41% à 72,07 dollars, revenant lui aussi à des prix plus vus depuis 10 jours.

"Il s'agit d'une cible militaire, apparemment située en dehors de tout centre de population et il semble que les infrastructures pétrolières ne soient pas concernées", commente auprès de l'AFP John Kilduff, d'Again Capital.

Selon l'analyste, plus qu'une nouvelle escalade, le marché juge qu'il "s'agit d'une mesure prise par les Iraniens pour sauver la face".

Selon plusieurs médias, le Conseil suprême de sécurité nationale, la plus haute instance de sécurité iranienne, a affirmé avoir lancé autant de missiles que le nombre de bombes américaines utilisées samedi par les Etats-Unis.

Pour le moment, "il est clair que cela n'a pas d'impact" sur le détroit d'Ormuz, qui relie le Golfe persique au Golfe d'Oman, et où transite 20% du pétrole mondial, relève John Kilduff.

Un blocage de ce passage étroit ferait plus que sensiblement augmenter les prix de l'or noir, celui du brut américain pouvant "franchir le seuil des 100 dollars le baril", soit 30 dollars de plus que ce lundi, souligne Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.

Mais l'Iran n'a aucun intérêt à y empêcher le passage des tankers, et par conséquent à se priver d'exportations pétrolières, juge John Kilduff.

Selon l'analyste, Téhéran "aura besoin de ses pétrodollars pour soutenir la reconstruction de ses infrastructures" après les frappes américaines et israéliennes.