Le pétrole creuse ses pertes, au plus bas depuis août

07/11/2023
AFP

Les prix du pétrole creusaient leurs pertes mardi, tirés vers le bas par un indicateur sur les exportations chinoises qui n'incite pas les investisseurs à l'optimisme sur la croissance du pays, plus gros importateur de brut au monde.

Vers 16H00 GMT (17H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier, perdait 3,06% à 82,58 dollars, peu après avoir touché 82,51 dollars, un plus bas depuis août.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en décembre, perdait 3,16% à 78,27 dollars, après avoir atteint 78,22 dollars, sa première plongée sous le seuil des 80 dollars également depuis fin août.

La chute des exportations de la Chine s'est accélérée en octobre, avec un recul de 6,4% sur un an, selon des chiffres publiés par les douanes du pays mardi, un chiffre qui n'incite pas à l'optimisme pour sa croissance économique.

"Les exportations chinoises (...) sont un bon indicateur de la santé économique mondiale", explique Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote. Ces données économiques moroses inquiètent le marché quant à la demande de la Chine, premier pays importateur de pétrole au monde.

"Les données sur les importations chinoises de pétrole brut en octobre, publiées dans la nuit par les autorités douanières", qui ont enregistré une légère augmentation, "n'ont pas permis d'empêcher la chute des prix", ajoute Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.

Ces données restent en effet également décevantes, car les importations de brut sont comparées à une base plus faible l'an dernier en raison des restrictions sanitaires pour lutter contre le Covid-19 dans le pays.

Les deux références mondiales du brut ont largement perdu "tous les gains qu'elles avaient accumulés" depuis l'attaque du Hamas contre Israël début octobre, note M. Fritsch.

Les investisseurs pétroliers "resteront très attentifs aux signes d'un conflit plus large dans la région qui pourrait perturber l'approvisionnement, mais il semble que ces craintes s'apaisent", affirme Craig Erlam, analyste chez Oanda.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a rejeté lundi soir un cessez-le-feu dans la guerre contre le Hamas, entrée mardi dans son deuxième mois.

Enfin, les récentes données économiques mondiales "confirment que les économies se débattent sous la pression des taux d'intérêt élevés", et "qui ne devraient pas diminuer de sitôt", ce qui "peut également avoir contribué à l'inversion des gains du pétrole", explique M. Erlam.

"L'attention du marché pétrolier est revenue aux perspectives fragiles de la demande", estiment les analystes de DNB.

L'Organisation mondiale des pays exportateurs de pétrole (Opep) reste pourtant "optimiste en ce qui concerne la demande" et l'économie mondiale, a affirmé mardi le secrétaire général de l'alliance Haitham al-Ghais, lors de l'"Argus European Crude Conference" à Londres.

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DNB