Le pétrole creuse ses pertes, au plus bas depuis juillet

07/11/2023
AFP

Les prix du pétrole ont creusé leurs pertes mardi, tirés vers le bas par un indicateur sur les exportations chinoises qui n'incite pas les investisseurs à l'optimisme sur la croissance du pays, plus gros importateur de brut au monde.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a perdu 4,19% à 81,61 dollars, un plus bas depuis fin juillet.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en décembre, a fondu de 4,26% à 77,37 dollars sa première plongée sous le seuil des 80 dollars également depuis fin juillet.

Les cours du brut sont "à leur plus bas niveau en trois mois et bien en-dessous de leur prix du 6 octobre", avant l'attaque sanglante du Hamas en territoire israélien, a relevé Andy Lipow de Lipow Oil Associates.

En Chine, la chute des exportations s'est accélérée en octobre, avec un recul de 6,4% sur un an, selon des données publiés par les douanes du pays mardi, un chiffre qui n'incite pas à l'optimisme pour sa croissance économique.

"Les exportations chinoises (...) sont un bon indicateur de la santé économique mondiale", explique Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote. Ces données économiques moroses inquiètent le marché quant à la demande de la Chine, premier pays importateur de pétrole au monde.

"Les données sur les importations chinoises de pétrole brut en octobre, publiées dans la nuit par les autorités douanières", qui ont enregistré une légère augmentation, "n'ont pas permis d'empêcher la chute des prix", ajoute Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.

Ces données restent en effet également décevantes, car les importations de brut sont comparées à une base plus faible l'an dernier en raison des restrictions sanitaires pour lutter contre le Covid-19 dans le pays.

"Les données issues de la Chine ont provoqué un accès de vente", a commenté Andy Lipow soulignant que la demande de brut par les raffineries chinoises allait aussi être réduite en novembre et décembre.

Dans le même temps, du côté de l'offre, les exportations de brut de la part de la Russie continuent d'aller bon train, selon les données de suivi des tankers, a indiqué Andy Lipow.

"On voit dans l'ensemble que les inquiétudes quant à la demande dépassent la crainte d'une rupture potentielle de l'approvisionnement en pétrole du fait de la situation au Proche-Orient", a encore souligné M. Lipow.