Le pétrole en hausse sur les craintes d'escalade du conflit entre Israël et le Hamas

18/10/2023
AFP

Les cours du pétrole étaient en hausse mercredi après une frappe ayant fait des centaines de morts dans un hôpital de Gaza, qui fait craindre une escalade potentiellement régionale de la guerre entre Israël et le Hamas.

Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris) le baril de Brent de la mer du nord pour livraison en décembre, coté à Londres, gagnait 3,27% à 92,84 dollars.

Celui de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en novembre, coté à New York, prenait 3,02% à 89,28 dollars.

"Les prix du pétrole Brent sont de nouveau en hausse ce mercredi, touchant leur plus haut niveau depuis le début de la crise" entre Israël et le Hamas, note Ricardo Evangelista, analyste d'ActivTrades.

La frappe "la nuit dernière dans un hôpital de Gaza a fait monter les enjeux du conflit" et augmente le risque que "d'autres pays de la région, comme l'Iran, se retrouvent impliqués", ajoute-t-il.

"Ce scénario affecterait presque certainement l'offre mondiale de pétrole et pourrait faire monter le prix du baril à des niveaux supérieurs à la barre des cent dollars" poursuit M. Evangelista.

Des pays de la région comme l'Arabie Saoudite font en effet partie des principaux pays producteurs et exportateurs de pétrole au monde.

Le président américain Joe Biden, en visite en Israël mercredi, a soutenu la version des autorités israéliennes imputant à des combattants palestiniens la frappe sur l'hôpital de Gaza.

Le Hamas l'a attribuée à Israël et le Jihad islamique a qualifié de "mensonges" les accusations de l'Etat israélien, alors que les condamnations internationales se multiplient.

Joe Biden devait participer à un sommet, en Jordanie, avec le roi jordanien Abdallah II, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le dirigeant de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas mais Amman l'a annulé après la frappe sur l'hôpital.

"Ce type de tournure diplomatique génère encore des craintes d'une extension du conflit et donc fait bondir (les cours du) pétrole", renchérit John Evans, de PVM Energy.

Les investisseurs attendent également la publication de l'état des stocks hebdomadaires commerciaux américains par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) pour la semaine achevée le 13 octobre.

La fédération des professionnels du secteur, l'American Petroleum Institute (API), a estimé mardi que les stocks de brut avaient fondu d'environ 4,383 millions de barils la semaine dernière, et ceux d'essence de 1,578 million de barils.

Le pétrole bénéficiait également de cette baisse des stocks de brut estimée par l'API, "bien plus importante que la prévision", indiquait John Evans, analyste chez PVM Energy.

Les données de l'API sont réputées toutefois moins fiables que celles de l'EIA. Les analystes tablent pour leur part sur une baisse de 550.000 barils des réserves commerciales de brut, et de 100.000 barils d'essence, selon la médiane d'un consensus compilé par Bloomberg.