Le pétrole en petite hausse, soutenu par les risques géopolitiques

31/10/2025
AFP

Les prix du pétrole ont terminé en hausse vendredi, poussés par les sanctions américaines contre la Russie et la crise entre les États-Unis et le Venezuela, mais quelque peu contenus par la perspective d'un surplus sur le marché.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, dont c'est le dernier jour de cotation, a gagné 0,11% à 65,07 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, a pris 0,68% à 60,98 dollars.

Le marché continue de "bénéficier des propositions de Donald Trump visant à imposer des sanctions à deux grandes compagnies pétrolières russes", résume auprès de l'AFP Bart Melek, de TD Securities.

Les cours ont pris de la vitesse après que Washington a annoncé la semaine passée des sanctions contre deux géants du secteur des hydrocarbures russes, Rosneft et Lukoil.

L'objectif est clair: amputer la manne financière de la Russie et la conduire à la table des négociations pour un cessez-le-feu en Ukraine.

M. Melek observe aussi "une légère prime de risque liée aux craintes que les États-Unis ne mènent une incursion au Venezuela" où la compagnie pétrolière américaine Chevron produit du brut.

Les Etats-Unis ont mobilisé sept navires et des avions de combat furtifs dans ce qu'ils qualifient de lutte contre le trafic de drogue dans la mer des Caraïbes et y ont effectué depuis début septembre au moins sept frappes qui ont fait au moins 32 morts.

"En même temps, les opérateurs sont assez inquiets à l'idée d'avoir une offre excessive de brut au cours des six à douze prochains mois", explique Bart Melek, ce qui pèse sur les cours.

Dans son dernier rapport mensuel, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) projette une offre excédentaire de pétrole d'environ 2,2 millions de barils par jour (mb/j) en 2025 et prévient qu'elle pourrait atteindre près de 4 mb/j en 2026.

La pression émane notamment de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+), dont huit membres ont fortement rehaussé leur production depuis avril.

Lors de sa nouvelle réunion prévue dimanche, le groupe "pourrait relever modérément ses objectifs de production pour décembre", d'environ 137.000 barils par jour, "comme ce fut le cas en octobre et novembre", remarque Carsten Fritsch, de Commerzbank.

Cette hausse "est déjà être prise en compte" dans les cours et "seule une augmentation plus importante entraînerait une réaction négative des prix", anticipe l'analyste.

Les opérateurs ont aussi surveillé vendredi les résultats trimestriels en demi-teinte de certains géants du secteur, tels que Chevron et ExxonMobil.

ni-pml/tmc/LyS

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