Le pétrole et le gaz portés par le conflit entre Israël et l'Iran

18/06/2025
AFP

Les cours du pétrole grimpent légèrement mercredi, renforçant la forte hausse enregistrée mardi, après l'exclusion de toute reddition de l'Iran par l'ayatollah Ali Khamenei dans son conflit avec Israël, le prix du gaz européen progressant lui aussi avec ces tensions.

"Cette nation ne se rendra jamais à l'imposition de qui que ce soit", a affirmé le guide suprême iranien. "Les Américains doivent savoir que toute intervention militaire de leur part entraînera assurément des dégâts irréparables", a-t-il ajouté.

Jusqu'alors en légère baisse, le cours du pétrole est repassé dans le vert après ces déclarations.

Vers 13H25 GMT (15H25 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, gagnait 0,67% à 76,96 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en juillet, augmentait de 0,91% à 75,52 dollars.

La réaction iranienne survient après des déclarations de Donald Trump appelant Téhéran à une "capitulation sans conditions", se prévalant du contrôle total de l'espace aérien iranien.

"Hier après-midi, le marché a commencé à prendre sérieusement en compte la possibilité que les États-Unis s'impliquent directement dans le bombardement de l'Iran", ce qui a fait monter les prix, souligne Arne Lohmann Rasmussen, analyste de Global Risk Management.

Mais selon des responsables américains, le locataire de la Maison-Blanche n'a pas encore pris de décision et garde toutes les options sur la table, ce qui fait hésiter les investisseurs.

Plus de 20 millions de barils par jour transitent par le détroit d'Ormuz, au large de la côte iranienne et les perspectives de guerre prolongée font craindre "une perturbation importante de l'approvisionnement", explique Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.

Le marché du gaz est également affecté par le conflit "car le détroit est une voie navigable essentielle par laquelle transitent environ 20% des exportations mondiales de gaz naturel liquéfié (GNL)", souligne Lu Ming Pang de Rystad Energy.

Selon des informations de l'agence Bloomberg, le Qatar a demandé aux méthaniers d'attendre à l'extérieur du détroit jusqu'à ce qu'ils soient prêts à charger.

La mesure ne "retardera probablement pas les expéditions", estiment les analystes de DNB Carnegie, mais c'est "la première directive connue d'un producteur de pétrole ou de gaz du golfe Persique" depuis le début du conflit.

Le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne du gaz naturel, prenait environ 1,2% à 39,675 euros le mégawattheure (MWh), après avoir dépassé les 40 euros en séance.