Le pétrole hésitant, surveille les discussions sur l'Ukraine à Ryad
Les cours du pétrole sont stables jeudi, le marché scrutant l'évolution des discussions à Ryad entre le Kremlin et la Maison Blanche sur le règlement du conflit en Ukraine, et d'éventuelles annonces sur l'énergie pour s'orienter.
Vers 11H25 GMT (12H25 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en avril, perd 0,39% à 75,74 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en mars, dont c'est le dernier jour de cotation, gagne 0,12% à 72,34 dollars.
Le fait que les discussions entre les Etats-Unis et la Russie "se déroulent à Riyad, en Arabie saoudite, est un signal très fort que les négociations ne concernent pas seulement l'Ukraine, mais aussi le pétrole et le gaz en général", assure Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.
Le Kremlin a affirmé jeudi avoir décidé avec les Etats-Unis de reprendre le dialogue sur "tous les paramètres", en plein rapprochement entre Moscou et Washington.
Etats-Unis, Arabie saoudite et Russie sont les trois principaux producteurs mondiaux d'or noir et Donald Trump a répété à maintes reprises qu'il souhaitait "forer à tout-va" afin de faire baisser les prix de l'énergie pour lutter contre l'inflation.
Sa volonté politique se confronte néanmoins à la stratégie de raréfaction de l'offre de brut menée par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) dont l'Arabie saoudite et la Russie sont des membres très influents.
Or, le cartel, afin de soutenir les prix du brut, "envisage de reporter une nouvelle fois l'augmentation prévue (à partir d'avril, ndlr) de la production", explique Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank, en référence à des informations rapportées par l'agence Bloomberg, citant des délégués de l'Opep+.
Selon M. Schieldrop, Donald Trump vise un prix du Brent "probablement autour mais pas inférieur à 65 dollars par baril" tandis que "l'Arabie saoudite et la Russie veulent probablement un prix du pétrole de 75 dollars par baril ou plus".
Mais ceux-ci "accepteront probablement un prix inférieur s'ils peuvent produire et exporter davantage de pétrole et de gaz", estime l'analyste.
Une baisse des exportations de pétrole de l'Iran et du Venezuela, par exemple, serait nécessaire pour faciliter cette évolution sans faire chuter les prix.
C'est pourquoi "le marché surveille si des mesures plus strictes à l'encontre de l'Iran accompagneront un éventuel assouplissement des sanctions à l'encontre de la Russie", indique Arne Lohmann Rasmussen, analyste chez Global Risk Management.
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