Le pétrole poursuit sa baisse après la riposte modérée de l'Iran contre les Etats-Unis
Les prix du pétrole reculent mardi, après la riposte modérée de Téhéran aux frappes américaines, qui éloigne le risque d'une fermeture du détroit d'Ormuz, et ce malgré la remise en question du cessez-le-feu entre l'Iran et Israël annoncé dans la nuit par Donald Trump.
L'Iran a lancé lundi des missiles sur la base militaire américaine d'Al-Udeid au Qatar, la plus importante du Moyen-Orient, en représailles aux raids américains menés le week-end sur trois sites nucléaires iraniens.
Donald Trump a qualifié cette riposte de "très faible" et tenu à "remercier l'Iran" d'avoir "prévenu" les Etats-Unis "à temps, ce qui a permis de ne pas perdre de vies et de ne blesser personne".
"Les représailles de l'Iran étaient plus symboliques que réelles, et n'ont pas fait beaucoup de dégâts", explique à l'AFP Ole Hvalbye, analyste chez SEB.
En conséquence, "le risque de fermeture du détroit d'Ormuz a largement diminué, car les tensions entre les États-Unis et l'Iran se sont apaisées", analyse Jorge Leon, de Rystad Energy, qui répondait à l'AFP.
Plus de 20 millions de barils de brut, soit un cinquième des flux pétroliers mondiaux, transitent chaque jour par cette voie maritime cruciale.
Vers 09H20 GMT (11H20 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, perdait 3,30% à 69,12 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, refluait de 3,28% à 66,26 dollars.
Désormais, les évolutions du conflit "concernent les relations entre Israël et l'Iran", avance Jorge Leon.
Le président américain a annoncé que les deux pays avaient accepté un cessez-le-feu, confirmé par l'Etat hébreu, quelques minutes avant que son ministre de la Défense dise avoir "donné instruction à l'armée israélienne de riposter avec force" à sa "violation" par l'Iran.
Les analystes s'attendent à des cours volatils avec les risques pesant sur les installations pétrolières iraniennes.
En attendant, "la prime de risque géopolitique accumulée depuis la première frappe israélienne contre l'Iran il y a deux semaines a totalement disparu", constate Tamas Varga, de PVM Energy.
Les analystes accordaient déjà peu de crédit à un blocage total du détroit d'Ormuz.
Deux oléoducs, l'un partant de l'Arabie saoudite, l'autre des Émirats arabes unis, sont en capacité théorique de faire transiter environ 6,5 millions de barils par jour en évitant ce passage, explique à l'AFP Sumit Ritolia, analyste à Kpler.
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