Le pétrole progresse, le gaz au plus bas depuis juillet

22/01/2024
AFP

Les prix du pétrole accéléraient leur hausse lundi, en raison du ralentissement de la production aux États-Unis couplée à la poursuite des tensions sur l'approvisionnement en mer Rouge, quand le gaz européen poursuivait sa baisse.

Vers 17H05 GMT (18H05 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, prenait 1,76%, à 79,94 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en février, dont c'est le dernier jour de cotation, gagnait 2,36% à 75,14 dollars.

La production de pétrole de schiste aux États-Unis est ralentie "en raison d'une vague de froid dans certaines parties des États-Unis", expliquent les analystes de DNB.

Par ailleurs, les prix du pétrole brut ont légèrement augmenté, "alors que les marchés continuent de faire preuve de prudence face aux perturbations de l'approvisionnement dans et autour de la mer Rouge", rappelle Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Au quatrième mois de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien, les risques d'une régionalisation du conflit persistent. Le Pentagone a annoncé samedi avoir "détruit" un missile antinavire des Houthis, dans de nouvelles frappes qualifiées d'"autodéfense" contre ces rebelles yéménites, soutenus par l'Iran, qui mènent des attaques répétées contre des navires marchands en mer Rouge et dans le golfe d'Aden.

Or "la perspective de nouvelles représailles américaines contre les rebelles Houthis au Yémen" limite le potentiel de repli des cours, indique M. Hewson.

Cependant, en début de séance, ces derniers avaient évolué à la baisse en raison du redémarrage d'un important gisement pétrolier en Libye, avant de se reprendre, relèvent les analystes de DNB.

La Compagnie nationale de pétrole (NOC) en Libye a annoncé dimanche la reprise de la production pétrolière sur le champ de al-Charara après un arrêt de l'activité de deux semaines suite à des protestations sur ce site, ainsi que la levée de l'"état de force majeure".

Celui-ci, invoqué dans des circonstances exceptionnelles, permettait une exonération de la responsabilité de la NOC en cas de non-respect des contrats de livraison de pétrole.

Situé à environ 900 km au sud de Tripoli, al-Charara produit en temps normal 315.000 barils par jour, sur une production nationale revenue à plus de 1,2 million de barils par jour (contre 1,5 à 1,6 million avant la Révolution de 2011).

La perspective de davantage de barils disponibles sur le marché contribue à freiner la hausse des prix du pétrole.

Côté gaz naturel, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, perdait environ 2,25% à 27,79 euros le mégawattheure (MWh), peu après avoir touché 26,60 euros, un plus bas depuis fin juillet.

Malgré la récente vague de froid en Europe, les cours poursuivent leur baisse, en raison de "la solide situation de l'offre", expliquent les analystes d'Energi Danmark.

Les réserves de gaz, pourtant très sollicitées pour le chauffage pendant l'hiver, sont en effet encore remplies à 75% en moyenne dans les pays de l'Union européenne, selon la plateforme européenne Agregated Gas Storage Inventory (AGSI), un niveau confortable pour cette période de l'année.