Le pétrole rebondit enfin, après six séances de baisse

08/12/2023
AFP

Les cours du pétrole ont fini par rebondir, vendredi, après six séances consécutives de repli, un sursaut essentiellement technique, également nourri par des achats d'opportunité.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, a gagné 2,41%, pour clôturer à 75,84 dollars.

Quant au West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en janvier, il a progressé de 2,72%, à 71,23 dollars.

Sur une semaine depuis la communication de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses partenaires de l'alliance Opep+, le WTI avait fondu de près de 11%.

"A un certain point, vous finissez par manquer de vendeurs", a commenté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates, "et ceux qui s'étaient positionnés à la baisse veulent se couvrir" en rachetant de l'or noir et engranger des bénéfices.

"A moins de 70 dollars, un baril paraît bon marché compte tenu des développements géopolitiques dans le monde", explique l'analyste, qui mentionne, parmi les derniers en date, les attaques de navires commerciaux en mer Rouge depuis le Yémen et les visées du Venezuela sur une région pétrolifère administrée par le Guyana.

Illustration de l'attractivité nouvelle du prix du brut, le ministère américain de l'Energie a officiellement lancé, vendredi, un appel d'offres portant sur l'achat de trois millions de barils.

Il s'agit là de reconstituer les réserves stratégiques des Etats-Unis, dans lesquelles le gouvernement Biden a puisé plus de 270 millions de barils entre septembre 2021 et juillet dernier.

Le ministère a indiqué qu'il prévoyait de lancer des appels d'offres mensuels jusqu'en avril 2024.

Pour José Torres, analyste d'Interactive Brokers, cette annonce a contribué à raffermir les cours du brut.

Mais Craig Erlam, d'Oanda a souligné que malgré le regain de vendredi, le WTI était encore proche de son plus bas niveau depuis cinq mois, atteint jeudi, à 68,80 dollars.

"Cela montre que les opérateurs restent dubitatifs quant à l'accord de l'Opep+", qui prévoit de nouvelles coupes de 900.000 barils par jour en net, de janvier à mars, a estimé l'analyste. "Cela suggère aussi qu'ils ne sont pas particulièrement optimistes quant à la trajectoire de l'économie l'an prochain."

Dans les jours à venir, anticipe Andy Lipow, "le marché va continuer à se focaliser sur la demande mondiale, en particulier en Chine, ainsi que sur la montée en puissance de l'offre des Etats-Unis et du Brésil".