Le pétrole rebondit, le marché très volatil en attendant la réunion de l'Opep+

28/11/2023
AFP

Les cours du pétrole ont nettement rebondi, mardi, sur un marché nerveux et volatil, objet de mille rumeurs avant la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliés de l'accord Opep+, jeudi.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a grimpé de 2,12%, pour clôturer à 81,68 dollars.

Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI) de même échéance, a lui engrangé 2,07%, à 76,41 dollars.

"Le marché oscille entre pessimisme et optimisme avant la réunion" de l'Opep+, a commenté Matt Smith, analyste de Kpler. "Le brut monte aujourd'hui, mais il pourrait tout à fait chuter demain."

"On s'attend à une prolongation des coupes de production (déjà annoncées) de l'Arabie saoudite et de la Russie, tandis que d'autres producteurs pourraient montrer une volonté de réduire les volumes pour aider les cours à remonter", a expliqué Susannah Streeter, analyste d'Hargreaves Lansdown.

Mais, selon l'agence Bloomberg, qui a cité des délégués du groupe de producteurs de brut, aucun accord n'était encore conclu mardi entre, d'un côté, les leaders du cartel, et, de l'autre, l'Angola et le Nigeria, qui veulent revenir sur des quotas fixés pour 2024, inférieurs aux niveaux actuels.

Le Nigeria s'inquiète notamment de l'ouverture imminente, sur son sol, d'une raffinerie géante, dont la capacité devrait atteindre 650.000 barils par jour une fois pleinement opérationnelle et qu'il va falloir alimenter en brut.

Par ailleurs, selon Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank, les Emirats arabes unis, en particulier, s'opposent aux nouvelles baisses réclamées par les Saoudiens, car ils avaient obtenu, en juin, un relèvement de leur quota en 2024.

Kpler table déjà sur une reconduite jusque fin 2024 de la baisse de production saoudienne d'un million de barils par jour, débutée en juillet. "Il faudra au moins ça pour empêcher les prix de tomber encore davantage", a estimé Matt Smith.

"Mais nous ne les voyons pas convaincre les autres producteurs de consentir à des contractions supplémentaires", a-t-il ajouté.

Et même en cas de reconduction des initiatives saoudiennes, "l'offre devrait être supérieure à la demande au premier semestre" 2024, selon cet analyste.

Pour parvenir à un marché équilibré, d'après les estimations de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), "il faudrait une réduction additionnelle de 500.000 barils par jour", a souligné Carsten Fritsch.

Outre les espoirs d'un compromis au sein de l'Opep+, les cours ont aussi profité mardi d'un repli du dollar, ainsi que de perturbations en mer Noire après une violente tempête.

Les chargements de pétrole kazakh au terminal russe de Novorossiïsk ont dû être interrompus en raison de conditions météorologiques très défavorables.

tu/er

HARGREAVES LANSDOWN