Le pétrole recule, attentiste face aux discussions entre Washington et Pékin

10/06/2025
AFP

Les cours du pétrole ont reculé mardi, les opérateurs se montrant prudents au deuxième jour du nouveau cycle de pourparlers entre les Etats-Unis et la Chine.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, a lâché 0,25%, à 66,87 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en juillet, a perdu 0,48%, à 64,98 dollars.

Les négociations commerciales entre Pékin et Washington se poursuivaient mardi à Londres et devraient reprendre dans la soirée après une pause, l'objectif restant de consolider la trêve arrachée il y a un mois à Genève.

"Beaucoup d'investisseurs attendent" le résultat de ces discussions, a souligné auprès de l'AFP Mark Waggoner, analyste d'Excel Futures.

"Nous avons discuté toute la journée d'hier (lundi) et je m'attends à ce que ce soit encore le cas aujourd'hui. Tout se passe bien", a déclaré sur Bloomberg TV le secrétaire d'Etat au Commerce américain, Howard Lutnick, à son arrivée mardi pour ce deuxième jour de négociations.

Le président américain Donald Trump avait affirmé lundi avoir "de bons échos". "Tout se passe bien avec la Chine. Mais la Chine n'est pas facile", a-t-il dit. "Nous souhaitons ouvrir la Chine et si nous n'y parvenons pas, nous ne ferons sans doute pas de geste" en leur faveur, a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis et la Chine sont les deux plus grands consommateurs de pétrole au monde, rendant le cours de l'or noir particulièrement sensible à la santé économique de ces deux pays. Un accord ou un prolongement de la trêve sur la majorité des droits de douane serait donc théoriquement perçu comme un facteur de hausse des prix du brut.

Mark Waggoner prévient toutefois que l'or noir pourrait déjà se situer à "un plus haut" après être revenu à des niveaux plus vus depuis avril, et par conséquent, que même des nouvelles haussières sur le plan de la demande pourraient ne pas suffire à faire grimper les prix.

Mardi, les cours du pétrole ont temporairement bénéficié de la proposition de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen d'abaisser de 60 à 45 dollars le plafond du prix de vente du baril du pétrole russe, dans le cadre d'un nouveau "paquet" de sanctions.

Tout baril de pétrole russe vendu au-dessus de cette limite serait sujet à des sanctions internationales.

Selon la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas, le seuil de 60 dollars a permis de réduire de 30% les revenus pétroliers de la Russie, essentiels au financement de sa guerre contre l'Ukraine.

La Russie a cependant constitué une flotte "fantôme" de pétroliers pour contourner cette interdiction, estimée à plus de 500 navires, que l'UE a déjà prise pour cible.