Le pétrole recule, avec un marché prudent avant l'investiture de Trump
Les cours du pétrole baissent jeudi, certains opérateurs de marché préférant se retirer avant l'investiture de Donald Trump, dont les annonces pourraient créer de l'instabilité, ce qui freine la tendance haussière des semaines précédentes.
Vers 17H05 GMT (18H05 heure de Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, baisse de 1,44% à 80,85 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en février, perd 2,05% à 78,42 dollars.
Le mouvement de recul serait davantage un recul technique, après plusieurs sessions de hausse, car "il n'y a plus personne pour acheter à ces niveaux de prix", explique à l'AFP Robert Yawger, analyste chez Mizuho USA.
"Avant l'investiture de Donald Trump, les opérateurs sortent du marché pour éviter de pâtir d'annonces imprévues, par exemple sur les droits de douanes avec le Canada ou encore sur un allègement des sanctions contre la Russie" en vue des négociations de paix en Ukraine, explique John Plassard, analyste chez Mirabaud, à l'AFP.
Si la progression du prix de l'or noir se met en pause, les deux indices s'échangent néanmoins à des niveaux élevés par rapport à ces derniers mois.
Les cours du pétrole ont effectivement bondi vendredi dernier, portés par l'annonce de nouvelles sanctions de Washington et Londres à l'encontre d'acteurs majeurs du secteur pétrolier russe.
Ces mesures devraient conduire des pays comme l'Inde, la Chine ou encore la Turquie à acheter du pétrole auprès des producteurs du Moyen-Orient plutôt qu'auprès de la Russie.
"Il y a encore un potentiel de hausse" estime Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB. Le marché pétrolier reste certes freiné par "la morosité du second semestre 2024", qui ne s'est pas encore dissipée, mais les données actuelles du secteur poussent selon lui les prix vers le haut.
Mercredi, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu à la hausse son estimation de consommation de pétrole en 2024, tirée par une demande mondiale dynamique au quatrième trimestre.
Le même jour, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a maintenu sa prévision d'augmentation de la demande mondiale de pétrole de 1,4 million de barils par jour en 2025 dans son rapport de janvier.
L'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) a quant à elle fait part de réserves commerciales de brut en diminution de 1,96 million de barils, ce qui a "donné un nouvel élan" aux investisseurs et renforcé les attentes d'une demande de pétrole en hausse, selon John Evans de PVM.
Les niveaux des réserves de brut "sont les plus bas depuis près de trois ans" aux Etats-Unis, inférieurs "de 17,23 millions de barils par rapport à l'année dernière et 24,52 millions de barils par rapport à la moyenne" sur les cinq dernières années, précise l'analyste.
Mais cette pression sur la demande est à relativiser car l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+), "dispose encore d'une capacité de réserve inexploitée de 5,8 millions de barils", et pourrait couvrir certaines pénuries en cas de nécessité, retient Robert Yawger.