Le pétrole recule, entre hausse des stocks américains et droits de douane
Les cours du pétrole ont reculé mercredi, affaiblis par un rebond des stocks américains de brut et par les nouvelles évolutions autour de l'instauration de droits de douane aux Etats-Unis.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, a baissé de 1,17% à 76,58 dollars.
Le cours de son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, a perdu 1,56% à 72,62 dollars.
Aux Etats-Unis, "après neuf baisses consécutives, les stocks de pétrole ont augmenté pour la première fois cette semaine, ce qui a eu un rôle important" dans la tendance baissière des cours de l'or noir, a commenté auprès de l'AFP Eli Rubin, analyste de EBW Analytics Group.
Selon des informations publiées mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), durant la semaine achevée le 24 janvier, les réserves de pétrole aux Etats-Unis ont progressé de 3,5 millions de barils, alors que les analystes tablaient sur une hausse d'environ 2,2 millions, selon la médiane d'un consensus établi par l'agence Bloomberg.
Les opérateurs ont aussi digéré de nouvelles déclarations sur les droits de douane.
Mercredi, à l'occasion de son audition de confirmation devant le Sénat américain, le probable futur secrétaire au Commerce Howard Lutnick a assuré que le Canada et le Mexique ne seraient pas visés par ces surtaxes s'ils se décident "à agir" pour limiter le trafic de fentanyl et de migrants entrant aux États-Unis.
Depuis sa prise de fonctions, le président Donald Trump a brandi la menace de droits de douane pour faire plier des partenaires commerciaux des Etats-Unis. Il a annoncé vouloir imposer 25% de droits de douane à compter du 1er février sur les produits en provenance du Canada et du Mexique, pourtant théoriquement protégés par un accord de libre-échange.
Les États-Unis sont le premier producteur de pétrole au monde, avec près de 13 millions de barils par jour qui sortent de terre, mais le pays reste dépendant de ses importations.
Le Canada est de loin le premier fournisseur étranger d'or noir des États-Unis, en y exportant près de quatre millions de barils par jour.
De façon générale, "il faut replacer le mouvement des cours dans leur contexte" avec "un retour à un statu quo après le bond du début de mois qui s'appuyait sur l'optimisme des opérateurs avec l'arrivée de Donald Trump au pouvoir, le potentiel pour des sanctions plus fortes à l'encontre de l'Iran, ainsi que les sanctions prises par Joe Biden contre la Russie", a souligné Eli Rubin.
Début janvier, les prix du Brent et du WTI ont dépassé 80 dollars le baril.
Les opérateurs attendent désormais la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) lundi prochain, à l'occasion d'un comité ministériel conjoint de suivi (JMMC).
La semaine dernière, M. Trump a demandé au cartel, en visant notamment l'Arabie saoudite, de faire baisser les prix du pétrole en augmentant sa production.
Facteur supplémentaire de baisse des prix: selon certains analystes, l'alliance Opep+ pourrait être plus encline à ne pas repousser de nouveau la réintroduction des 2,2 millions de barils de réductions de production consenties par huit des pays membres (dont l'Arabie saoudite et la Russie).
De son côté, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne du gaz, s'échangeait mercredi à 20H30 GMT à 51,16 euros le mégawattheure (MWh), après avoir atteint les 51,37 euros, un plus haut depuis octobre 2023.
Le prix du gaz européen, déjà porté par une demande mondiale en hausse et des réserves plus restreintes que les années précédentes en Europe, a bondi mercredi à cause de perturbations des opérations dans plusieurs champs gaziers en Norvège gérés par l'opérateur norvégien Gassco, selon des informations de Bloomberg.