Le pétrole recule légèrement, le marché prudent avant la Fed

19/03/2024
AFP

Les prix du pétrole reculaient légèrement mardi après leur hausse de la veille, les investisseurs se montrant prudents avant la décision de politique monétaire de la Fed, et les conséquences des frappes sur les raffineries russes étant difficiles à estimer.

Vers 10H30 GMT (11H30 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mai, perdait 0,35% à 86,59 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en avril, cédait 0,31% à 82,46 dollars.

Les récentes frappes de drones "contre des installations pétrolières russes (...) suscitent des inquiétudes quant à l'approvisionnement en pétrole russe, mais les conséquences de ces attaques sont encore difficiles à mesurer", tempèrent les analystes d'Energi Danmark.

Une attaque de drones, imputée à l'Ukraine, avait provoqué l'incendie de la raffinerie de Slaviansk-sur-Kouban dans le sud de la Russie, dans la région de Krasnodar, ont indiqué dimanche les autorités régionales.

Samedi, une raffinerie a été incendiée à Samara, à quelque 1.000 km de la frontière ukrainienne, après des attaques de drones.

Les investisseurs devraient continuer à surveiller "intensément tout développement en Russie" en cas de "perturbations de l'approvisionnement", indique Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.

Lundi, les prix avaient également été soutenus par des données meilleures qu'attendu sur la production industrielle en Chine, mais les investisseurs se montraient plus sceptiques mardi, estimant que cet effet positif pourrait "se révéler le produit du Nouvel An chinois, et donc éphémère", poursuit-il.

Les investisseurs portent à présent leur attention sur la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) mardi et mercredi.

Le marché s'attend à ce que la Fed laisse encore ses taux inchangés, et qu'une très attendue première baisse soit décidée en juin.

Des taux d'intérêt plus bas sont favorables aux achats de pétrole. Cela "encouragerait l'activité économique, créerait une demande supplémentaire en raison de l'affaiblissement du dollar et, dans le même temps, réduirait le coût des transactions", explique M. Varga.

A contrario, un environnement de taux élevés a tendance à peser sur la croissance, et donc sur la demande de brut.

Par ailleurs, le gouvernement iranien a annoncé dimanche une série de contrats totalisant 13 milliards de dollars pour accroître sa production de pétrole en dépit des sanctions imposées par les États-Unis depuis 2018.

Ces projets, qui concernent six gisements dans le sud et le sud-ouest du pays, visent une augmentation de la production pétrolière "de près de 400.000 barils" par jour, a déclaré le ministre chargé du pétrole, Javad Owji.

M. Owji a récemment fixé à quatre millions de barils/jour l'objectif de production du pays d'ici mars 2025, terme de la prochaine année du calendrier persan.