LE PÉTROLE RESTE À LA HAUSSE GRACE AU DOLLAR ET AU REBOND DE LA DEMANDE AMÉRICAINE

23/03/2023
AFP

Les cours du pétrole ont enregistré une nouvelle séance de hausse mercredi, la troisième d'affilée, soutenus par l'accès de faiblesse du dollar ainsi que par des données montrant un rebond de la demande américaine de produits raffinés.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'est apprécié de 1,81%, pour clôturer à 76,69 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance également en mai, a lui gagné 1,75%, à 70,90 dollars.

Les cours ont bénéficié du fléchissement du billet vert, qui est descendu mercredi à son plus bas niveau depuis un mois et demi après la communication de la banque centrale américaine (Fed), interprétée comme moins offensive que les précédentes.

L'immense majorité des contrats sur l'or noir étant libellés en dollars, une baisse de sa valeur tend à faire monter mécaniquement le prix du baril.

De manière générale, la tendance est à la hausse depuis lundi, après une semaine cauchemardesque pour le pétrole. Selon Robert Yawger, de Mizuho, les opérateurs spéculatifs qui avaient parié à la baisse ont pris leurs bénéfices, ce qui a permis de relancer le marché.

L'élan a été entretenu mercredi par la publication du rapport sur les stocks aux Etats-Unis par l'Agence américaine d'informations sur l'énergie (EIA).

Le chiffre le plus scruté du rapport a montré une progression des réserves commerciales de brut (+1,1 million de barils), la douzième en treize semaines, alors que les analystes attendaient une diminution (-1,8 million).

Mais cette donnée, qui résultait principalement d'un ajustement statistique plus que d'une évolution des fondamentaux du marché, a été, cette fois, écartée au profit d'éléments relatifs à la demande.

Les réserves d'essence ont ainsi fortement baissé de 6,4 millions de barils, alors que les analystes n'attendaient qu'une diminution de 2,3 millions.

Le mouvement tient, pour partie, à un rebond de la demande intérieure américaine, qui est repassée au-dessus du seuil symbolique de 20 millions de barils par jour, soit 4,7% de mieux que la semaine précédente.

L'essence s'est reprise, mais le sursaut vient surtout des produits distillés (+6,3% sur une semaine), catégorie dans laquelle figure le gazole, et du propane (+45,0%).

"Les raffineurs vont devoir accélérer", a anticipé Robert Yawger. Car les raffineries "ne peuvent pas tourner à 88% de leurs capacités (comme c'est le cas actuellement) et espérer voir les réserves d'essence au plus haut avant le week-end de Memorial Day" (jour férié), fin mai, qui correspond traditionnellement au début de la saison des grands déplacements routiers aux Etats-Unis.