Le pétrole se reprend, les craintes autour de l'offre prennent le dessus
Les prix du pétrole rebondissaient mardi, le marché se concentrant sur les craintes autour de l'approvisionnement mondial de brut avec la fermeture d'un champ libyen et les tensions en mer Rouge, après la chute importante de la veille.
Vers 10H40 GMT (11H40 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, prenait 1,88%, à 77,55 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en février, montait de 1,91%, à 72,12 dollars.
Les craintes de restriction de l'offre avec les "tensions latentes en mer Rouge" et "l'état de force majeure déclaré dans le champ pétrolier libyen de Sharara" ont repris le dessus, poussant les prix vers le haut, explique Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.
La Compagnie nationale de pétrole (NOC) en Libye a annoncé dimanche la suspension de la production de cet important gisement pétrolier dans le sud-ouest du pays à cause d'un mouvement de protestation qui a bloqué l'activité sur le site.
Ce champ pétrolier produit en temps normal 315.000 barils par jour, sur une production nationale de plus de 1,2 million de barils par jour.
La veille, les prix du brut avaient brièvement sombré de près de 5% après l'annonce de la réduction du prix de vente du baril d'Aramco en Asie.
Selon un document communiqué à l'AFP par Aramco, la compagnie nationale saoudienne prévoit de réduire ses prix de deux dollars par baril en février pour ses clients asiatiques, soit son niveau le plus bas depuis 27 mois.
Pour Tamas Varga, la question est de savoir si la décision saoudienne est "un signe d'augmentation potentielle de l'offre de pétrole, ce qui impliquerait une grave discorde au sein de l'Opep+", l'Organisation des pays exportateurs de brut et leurs alliés.
Côté gaz naturel, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, évoluait en petite baisse de 1%, à 31,32 euros le mégawattheure (MWh).
Le TTF frôle encore une fois les 30 euros le MWh, "alors que nous sommes au milieu de la saison de chauffage", font remarquer les analystes de DNB. L'hiver est habituellement marqué par une forte demande de chauffage, principal poste de consommation de gaz pour les particuliers.
Cette baisse des prix s'explique par "une demande toujours faible" malgré les températures, et "des niveaux de stocks confortables" en Europe, à plus de 16% de plus que les niveaux habituels à cette période de l'année, selon les analystes.
"Cela signifie que l'Europe est bien équipée en gaz pour passer l'hiver, ce qui alimente le sentiment baissier sur le marché", expliquent-ils.
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