Le pétrole soutenu par les attaques ukrainiennes sur les infrastructures russes

19/02/2025
AFP

Les cours de l'or noir ont évolué en légère hausse mercredi alors que les attaques ukrainiennes sur les infrastructures énergétiques russes pourraient participer à une réduction de l'offre de brut disponible dans la durée.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en avril, a gagné 0,26% à 76,04 dollars.

Le cours de son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en mars, a avancé de 0,56% à 72,25 dollars.

"Il y a plusieurs éléments qui laissent entrevoir une possible perte de l'offre, ce qui explique cette dynamique haussière", a observé auprès de l'AFP Robert Yawger, analyste de Mizuho USA.

D'importants dégâts ont été causés par l'Ukraine sur un système d'oléoducs reliant la mer Caspienne à la mer Noire via le sud de la Russie.

L'attaque d'une station de pompage russe par un drone ukrainien a réduit de "30 à 40%" les flux de pétrole passant par ce système et les réparations pourraient prendre "plusieurs mois", selon des propos rapportés dans la presse du vice-Premier ministre russe et ancien ministre de l'Energie Alexander Novak.

L'attention du marché s'est également "portée sur les attaques ukrainiennes contre les raffineries russes", une raffinerie de la région de Samara ayant notamment été touchée dans la nuit de mardi à mercredi, a souligné Arne Lohmann Rasmussen, analyste chez Global Risk Management.

Parmi les autres facteurs tirant les cours de l'or noir, "on observe une baisse de la production de pétrole d'environ 150.000 barils quotidiens dans le Dakota du Nord", aux Etats-Unis, à cause des températures particulièrement froides dans la région et "cela ne s'améliorera pas tant que la météo ne sera pas plus clémente", a relevé Robert Yawger.

De plus, selon cet analyste, "les discussions sur l'annulation par les membres de l'Opep+ de l'augmentation de leur production à hauteur de 120.000 barils (par jour, NDLR) prévue pour le mois d'avril gagnent du terrain".

Des informations de presse, démenties par un responsable russe, indiquent que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (alliance Opep+), qui organisent une stratégie de raréfaction de l'offre afin de soutenir les prix, pourraient reporter à nouveau le retour de barils sur le marché.

D'après le plan actuel, une première tranche de 2,2 millions de barils quotidiens doit être graduellement remise sur le marché à partir d'avril, à hauteur de 120.000 barils par jour en plus, chaque mois pendant 18 mois.