Le pétrole tiré dans le rouge par une possible trève à Gaza

01/02/2024
AFP

Les cours du pétrole ont fini en baisse, jeudi, changeant brutalement de cap après l'annonce d'une possible trève dans le conflit entre Israël et le Hamas à Gaza, qui ôte une partie de la prime de risque géopolitique.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril, dont c'était le premier jour de cotation, a reculé de 2,29%, pour clôturer à 78,70 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en mars, il a perdu 2,67%, à 73,82 dollars.

Les prix du WTI ont évolué dans le vert durant la majeure partie de la séance, la variété américaine de référence gagnant jusqu'à 1,45%.

Pour José Torres, d'Interactive Brokers, ils étaient soutenus par la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliès de l'accord Opep+ de maintenir en place les coupes de production sur lesquelles s'est déjà engagé le cartel.

L'alliance a mis en oeuvre, ce mois-ci, de nouvelles baisses de production de 900.000 barils par jour, qui doivent durer jusqu'en mars au moins.

Elles s'ajoutent à des réductions déjà annoncées en octobre 2022, avril et juin 2023, pour un total de près de 5 millions de barils par jour.

Après la réunion ministérielle de l'Opep+, jeudi, le vice-Premier ministre russe chargé de l'Energie, Alexandre Novak, a affirmé, lors d'un entretien à la chaîne Rossiya 24, que le groupe était prêt à prendre "des mesures additionnelles pour stabiliser le marché",

Membre de l'OPEP, l'Algérie a, par ailleurs, indiqué, via le ministère de l'Energie, qu'elle était prête à prolonger les réductions de volumes au-delà du premier trimestre.

Mais le vent a tourné avant la clôture, après l'annonce du Qatar selon laquelle le Hamas a donné "une première confirmation positive" à une proposition de trève humanitaire à Gaza et de libération d'otages.

Une source proche du mouvement islamiste palestinien a néanmoins déclaré à l'AFP que l'assertion du Qatar, médiateur dans ce dossier, était "précipitée et fausse", et qu'un consensus ne s'était pas encore dégagé.

"Il semble que ce soit un faux départ", a commenté Andrew Lebow, de Commodity Research Group, "mais le marché s'est mis à vendre, dans l'espoir d'un cessez-le-feu, qui pourrait mener à la fin de la guerre."

Selon le porte-parole de la diplomatie qatarienne, Majed al-Ansari, Israël a, de son côté, "approuvé" la proposition d'une pause et d'un échange d'otages contre des prisonniers palestiniens.

"Il semble quand même qu'on s'achemine vers un cessez-le-feu", a estimé Mark Waggoner, d'Excel Futures, qui s'attend à ce que les cours retombent, privés d'une partie de la prime de risque liée aux tensions géopolitiques.

"Les cours devraient être plus bas", fait-il valoir, tablant sur un WTI à 67 dollars dans les prochaines semaines.