Le pétrole, volatil, remonte avec la multiplication des foyers de tension

30/01/2024
AFP

Les cours du pétrole ont hésité durant une bonne partie de la séance de mardi, avant de finir en hausse, stimulés par la multiplication des foyers de tension dans le monde.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'est apprécié de 0,40%, pour clôturer à 82,87 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain de même échéance, il a glané 1,35%, à 77,82 dollars.

"Il y a de nombreuses zones de tension géopolitique qui bouillonnent", a relevé Matt Smith, analyste de Kpler. "Et quand il y en a autant qu'en ce moment, il est très difficile de ne pas craindre une perturbation de l'offre."

Aux frappes des rebelles yéménites en mer Rouge est venue s'ajouter l'attaque de la nébuleuse pro-iranienne "Résistance islamique en Irak" contre des militaires américains en Jordanie, dimanche.

L'analyste a également mentionné la décision des Etats-Unis d'imposer de nouveau des sanctions contre les secteurs pétrolier et gazier au Venezuela, ainsi que les attaques de drones ukrainiens contre des installations pétrolières en territoire russe.

Des frappes ont touché cinq sites en Russie depuis le début de l'année, notamment deux terminaux et deux raffineries.

"Ces récentes attaques démontrent que Kiev a désormais la capacité de s'en prendre à des cibles dans tout l'ouest de la Russie, où sont situés la grande majorité des actifs énergétiques du pays", selon les analystes de JPMorgan.

Les prix de l'or noir ont également été soutenus par la décision de l'Arabie saoudite de renoncer à un projet majeur, annoncé en 2021, qui devait porter la capacité de production de la compagnie nationale Aramco de 12 à 13 millions de barils par jour d'ici à 2027.

En l'état, les volumes pompés par le royaume saoudien sont d'environ 9 millions de barils par jour, soit nettement moins que ses capacités actuelles, ce qui explique la réaction mesurée du marché.

Cela relève d'un choix des Saoudiens, qui ont réduit leur production d'environ deux millions de barils par jour depuis l'automne 2022 pour éviter un décrochage des cours.

"Ils n'ont pas besoin d'ajouter un million de barils de capacité, d'autant que le Koweït et les Emirats arabes unis sont en train d'augmenter les leurs", a estimé Matt Smith.

tu/er

SAUDI ARAMCO