Les cours du pétrole s'envolent de 6% après la frappe israélienne contre l'Iran

13/06/2025
AFP

Les cours du pétrole s'envolent de plus de 6% vendredi après l'annonce par le ministre de la Défense israélien d'une "frappe préventive" contre l'Iran, faisant redouter de fortes perturbations sur les approvisionnements d'or noir.

Vers 00H40 GMT, le cours du baril de WTI nord-américain bondissait de 6,51% à 72,47 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord gagnait 5,84% à 73,41 dollars.

L'Iran figure parmi les dix plus grands producteurs de pétrole au monde.

Le marché pétrolier avait déjà été porté ces derniers jours par les tensions géopolitiques entre l'Iran et les Etats-Unis, avant de nouveaux pourparlers attendus entre les deux pays autour du programme nucléaire iranien.

Dans un entretien accordé au New York Post et publié mercredi, le président américain Donald Trump s'était ainsi montré "moins confiant" au sujet d'un accord avec Téhéran.

En l'absence d'accord, les investisseurs redoutaient de voir la pression américaine se renforcer sur les exportations d'or noir de l'Iran. Téhéran avait de son côté averti qu'il ciblerait les bases militaires américaines au Moyen-Orient en cas de conflit consécutif à un échec des négociations.

En outre, jeudi, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a adopté une résolution condamnant Téhéran pour "non-respect" de ses obligations nucléaires, après quoi l'Iran a déclaré qu'il allait construire un nouveau site d'enrichissement d'uranium.

"Le marché est pratiquement convaincu que si les négociations sur le nucléaire iranien échouent, les installations nucléaires iraniennes seront attaquées", avait réagi dans une note Phil Flynn, de Price Futures Group.

Pour le marché pétrolier, en cas d'escalade, "le cauchemar absolu serait une fermeture du détroit d'Ormuz", affirme Arne Lohmann Rasmussen, de Global Risk Management. Selon lui, "si l'Iran bloque ce passage étroit, cela pourrait affecter jusqu'à 20% des flux pétroliers mondiaux".

L'agence de sécurité maritime britannique (UKTMO), "très respectée dans la communauté maritime", précise John Evans de chez PVM, a lancé mercredi un avertissement au secteur maritime concernant un risque accru dans le golfe Persique, le golfe d'Oman et en particulier le détroit d'Ormuz.