Pétrole: la production de l'Opep+ au plus bas depuis 2 ans (étude)
La production de brut des pays exportateurs de pétrole et de leurs alliés (Opep+) a atteint en juillet son niveau le plus bas depuis deux ans, en raison des coupes drastiques imposées par l'Arabie saoudite pour soutenir les cours, selon une analyse de S&P Global Commodity Insights.
En juillet, la production de Ryad a été ramenée à 9,05 millions de barils par jour, au plus bas depuis juin 2021, sur un total de 40,4 millions de barils de brut par jour dans l'alliance de l'Opep+, composée des 13 membres de l'Opep et de 9 pays alliés, selon cette étude.
"Il s'agit du niveau le plus bas enregistré par le groupe depuis août 2021, alors que les réductions importantes mises en oeuvre pendant la pandémie n'étaient pas encore achevées", écrivent les analystes, à la veille du rapport mensuel de l'Opep sur le marché du pétrole.
"La dernière réduction saoudienne ainsi que les perturbations (de production) au Kazakhstan et au Nigeria ont plus que compensé les gains (de production) en Iran et en Irak, contribuant à une baisse de presque 1 million de barils par jour de la production de l'OPEP+ sur un mois", soulignent-ils
Dans un contexte d'incertitudes économiques, "l'alliance OPEP+ est revenue à une stratégie de restriction agressive de l'offre pour soutenir la chute des prix du pétrole", commentent les analystes.
Neuf membres de l'Opep+, dont ses deux poids lourds Ryad et Moscou, ont en effet instauré depuis mai des baisses volontaires de production pour un total de 1,6 million de barils/jour.
Ces coupes ont été étendues jusqu'à fin 2024, avait précisé le vice-premier ministre russe Alexander Novak après une réunion de l'alliance à Vienne en juin dernier.
En parallèle, l'Arabie saoudite a opté pour une nouvelle réduction de production d'un million de barils/jour pour juillet, prolongée deux fois jusqu'à août, puis jusqu'à septembre.
Moscou s'était pour sa part engagée à baisser ses exportations de 500.000 barils/jour en août, puis de 300.000 barils/jour en septembre.
Mais malgré ses engagements, la Russie s'était montrée jusque-là réticente à resserrer davantage ses vannes d'or noir, les analystes remarquant des volumes d'exportations relativement stables jusqu'à l'été.
Selon l'étude, sa production est restée stable en juillet "à 9,42 millions de b/j, alors qu'elle continuait à déplacer ses flux vers l'est en réponse à un embargo de l'UE et au plafonnement des prix du G7".