Pétrole: Le risque sur les exportations libyennes fait monter les cours

28/01/2025
AFP

Les cours du pétrole rebondissent faiblement mardi, le marché s'inquiétant de l'arrêt des chargements de pétrole dans deux ports libyens annoncé par l'agence Bloomberg.

Dans les deux ports libyens arrêtés, "les arrêts de travail ont commencé mardi à Ras Lanouf et Es Sider, qui traitent ensemble plus de 400.000 barils par jour, après avoir été ordonnés par le soi-disant +mouvement du Croissant pétrolier+", rapporte l'agence Bloomberg.

Lors d'une vidéo publiée au début du mois de janvier, le groupe qui se présente comme le "mouvement du Croissant pétrolier" avait prévenu qu'il prendrait des mesures pour bloquer la production et les exportations d'or noir si la Société nationale de pétrole libyenne ne transférait pas le siège de cinq sociétés énergétiques vers la région dite du Croissant pétrolier, de l'ouest à l'est.

Le pays est divisé entre le gouvernement de Abdelhamid Dbeibah reconnu par l'ONU et basé à Tripoli (ouest) et l'autorité rivale de l'Est soutenue par l'homme fort Khalifa Haftar.

"Si le désordre se propage, ce qui n'est pas inhabituel lorsque l'industrie pétrolière libyenne" est accaparée "par un groupe ou un autre, la production actuelle de la compagnie nationale libyenne, évaluée à 1,4 million de barils par jour, sera menacée", explique Tamas Varga, analyste chez PVM.

Cette information rappelle aux opérateurs de marché la fragilité de la production d'or noir en Libye, et la prime de risque pousse légèrement les prix vers le haut.

Vers 10H30 GMT (11H30 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, prend 0,43% à 77,41 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, gagne 0,34% à 73,42 dollars.

Par ailleurs, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) se réunit la semaine prochaine à l'occasion d'un comité ministériel conjoint de suivi (JMMC).

Les analystes s'attendent à ce que l'alliance s'en tienne à son plan de production actuel malgré les pressions du nouveau président des Etats-Unis Donald Trump, qui, jeudi dernier, a invité l'Arabie saoudite et l'Opep à faire baisser les prix du pétrole en augmentant leur production.

"Il y a très peu de chances que l'Arabie saoudite augmente unilatéralement sa production et mette fin à la coopération avec l'Opep+", estime Bjarne Schieldrop, de la banque suédoise SEB.

"Si elle le faisait, le reste de l'Opep+ n'aurait d'autre choix que de produire davantage également, ce qui aurait pour conséquence un effondrement total des prix du pétrole", prévient l'analyste.

Le cartel dispose actuellement d'une capacité inexploitée de production de près de 6 millions de barils par jour, et ses membres s'entendent pour ajuster leur production afin de maintenir leurs profits sur le long terme.

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SEB SA