Vents contraires sur le pétrole qui reste stable
Les cours du pétrole sont à un point d'équilibre jeudi, pris entre prévisions de croissance de la demande moroses et facteurs immédiats, comme des sanctions sur la Russie et la relance économique chinoise.
Vers 10H10 GMT (11H10 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, prend 0,24% à 73,10 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en janvier, gagne 0,26%, à 70,47 dollars.
Le marché continue de soupeser la situation géopolitique "avec de nouvelles sanctions de l'Union européenne contre la Russie, un cessez-le-feu fragile entre Israël et le Hezbollah" et les incertitudes persistantes sur l'avenir de la Syrie, estiment les analystes d'Energi Danmark.
Les pays membres de l'Union européenne se sont mis d'accord mercredi pour sanctionner environ 50 navires supplémentaires de la "flotte fantôme" qui permet à la Russie d'exporter son pétrole en contournant les restrictions occidentales.
Les sanctions sur la Russie "pourraient apporter un soutien supplémentaire aux prix si elles mènent à une baisse des exportations effectives", estime Tamas Varga, analyste chez PVM.
Selon Energi Danmark, les mesures de relance de Pékin, qui a annoncé lundi vouloir "assouplir" l'an prochain sa politique monétaire, continuent également de soutenir "la tendance haussière" de l'or noir.
Les prévisions sur le marché du pétrole ne sont pourtant pas optimistes, le rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), publié jeudi, indique "un excédent d'offre de 950.000 barils par jour en 2025", et même de "1,4 million de barils par jour" si l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) réintroduit, comme prévu actuellement, une partie de ses barils sur le marché à partir d'avril.
Il s'agit de la coupe volontaire supplémentaire de 2,2 millions de barils par jour de huit pays membres de l'alliance, dont l'Arabie saoudite et la Russie, dont le retour a été repoussé à trois reprises.
Une incertitude majeure pour l'organisation reste le niveau de conformité avec les objectifs convenus, "nos estimations montrent une production collective supérieure aux objectifs de 680.000 barils par jour" en novembre, rapporte l'AIE.
L'Opep, dont les rapports sont généralement plus optimistes que ceux de l'AIE, a revu à la baisse ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole pour 2024 et 2025, invoquant des difficultés persistantes.